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J'ai compris
« L'histoire se répète, la première fois comme une tragédie, ensuite comme une farce. »

Lundi 30 novembre, la signature d'une convention de partenariat entre Microsoft et la ministre de l'Éducation Nationale a provoqué un mouvement d'indignation de la part de toutes les associations, entreprises et citoyens qui soutiennent le libre.

En réaction à un autre accord-cadre, ces acteurs, mais aussi tous les syndicats enseignants unanimes (ce n'est pas si fréquent) s'étaient déjà scandalisés en 2004 ; voir le communiqué de l'AFUL "Pour une véritable politique de développement du logiciel libre dans l'éducation nationale".

L'ADULLACT avait fait retirer alors l'avenant 4, dans lequel l'Etat promettait en substance de faire acheter par les collectivités un volumes de licences. Il est impoli de promettre pour les autres ! Voir la page 3 du compte-rendu de l'Assemblée Générale du 3 juin 2004

On n'ose imaginer que le présent accord-cadre laissera les collectivités payer les licences des systèmes d'exploitations des machines aux collectivités : aux grandes régions pour les lycées, aux départements pour les collèges et aux communes pour les écoles. On n'ose le croire.

Mais il y a pire.

« Cette convention met d'abord fin à plusieurs à plusieurs années de soutien du gouvernement à la filière française du secteur, qui voit son principal concurrent accéder brusquement à ce qu'on leur a toujours refusé. Au-delà de l'aspect industriel, cette convention autorise de façon scandaleuse le transfert des données de l'Éducation Nationale à Microsoft, un an à peine après le scandale Snowden, et quelques semaines seulement après la dénonciation des accords Safe Harbor. »

Pour l'ADULLACT, cette signature est un scandale tout à la fois idéologique et économique. Prenant en otage tout le système éducatif, cet accord offre sur un plateau d'argent les données personnelles de tous les écoliers, étudiants, et enseignants des établissements qui suivront les directives gouvernementales.

« Chaque élève et chaque enseignant sera désormais contraint de disposer d'un compte Microsoft pour pouvoir travailler. Au fur et à mesure que ce compte sera utilisé pour de plus en plus de services, c'est la création d'un lien de dépendance durable avec Microsoft que le ministère de l'éducation va imposer à ses élèves et à ses enseignants. »


Conformément à ses principes et au travail qu'elle effectue depuis maintenant 13 ans pour la promotion du logiciel libre dans le service public, l'ADULLACT s'oppose fermement à cet accord. De ce fait, nous soutenons pleinement le communiqué diffusé hier matin par nos collègues et amis de l'association La Mouette, dont nous avons cité quelques extraits.

Lire le communiqué de La Mouette : Partenariat entre l'éducation nationale et Microsoft.

Nous vous invitons à relayer et diffuser largement ce communiqué, pour faire connaître cette campagne et dénoncer la signature de cet accord.

Le libre n'est pas seulement une façon de produire du logiciel, comme voudrait le faire croire certains. C'est un état d'esprit, une éthique, une garantie de neutralité, d'interopérabilité, de respect des utilisateurs, et pour l'ADULLACT une manière de ne pas faire payer l'argent public plusieurs fois pour la même chose...

Imposer les outils Microsoft dans le secteur si sensible de l'éducation, c'est offrir en pâture les donnés personnelles des citoyens de demain à une multinationale étrangère (que l'Etat serait bien avisé de faire payer ses impôts en France). Ce n'est pas une bonne idée, notamment dans le contexte actuel.

Un parent d'élève pourra-t-il refuser que son enfant scolarisé ait un compte Microsoft ? La fracture numérique va-t-elle passer entre ceux-ci ou ceux-là ?

L'ADULLACT et La Mouette sont également signataires du communiqué de l'APRIL. Voir le communiqué de l'APRIL : Un partenariat indigne des valeurs affichées par l'éducation nationale.

Pour découvrir les alternatives libres dans le domaine de l'éducation, vous pouvez lire l'article de Framasoft : Accord Microsoft-Éducation nationale : le Libre offre déjà des alternatives.